à la lueur verte
c'est la pierre qui t'a choisi
pour tes formes qu'on avale
et tes ombres baptise le désire
aussi corbeau que sa couleur indéniable
aussi sombre qu'être géométrique
clé d'apocalypse ma femme
clé de fin minérale
fée d'horreurs matinales
a s'en couper le bouts des doigts
gercer nos lèvres
sur les rebords de mes songes
comme les rebords de la pierre froide
de la pierre noir d'immuables chagrins
s'accumulaient sans cesse
Imperméable à te voir
Et t’entendre
J’essaie je te le jure
Et pourtant
On dirait que tu dors
Au plafond quand sur le dos
Je couche mes mains à revers de ta peau de peut être
De ma peau de chagrin
Ou est-ce un rêve
Le fantôme assis à côté
Chuchote
Raconte que tu ressemble au son d’un violon de japon
Tu pince précise et spleen comme on peut coudre à longueur de passion
A longueur d’amour comme une idée suave
Instrument de mes désires sans soleil levant
Et lui répondre silence de lèvres fiançailles
Que toi c’est sauter pied joint
C’est le faussé et l’air rapide et de tomber
C’est La physique des corps et la relativité
Toi c’est comme cartographier les nuages
Avec tes cheveux sur la nuque
Et s’inventer explorateur comme on s’invente enfant
Te regarder magelan tous ces baisers dessinés jamais consumés
Pourtant
vert très claire
dans ta chambre
vert de gris
dans la tête
vert luisant
malgré moi
rouge ténèbre à part toi
rouge électrique tes bras
chaise mécanique
tes genoux
chaise électrique
J’aime bien quand ça neige
Ca fait des jolies dans mon cœur
Et des amoureuses pour toi
Avec ta main de fille dans la mienne
Avec tes petits doigts et les choses toutes blanches
Tout autour tout hiémal
Tout pâle
A l’orée de la forêt
Avec les arbres qui nous regardent
Avec plus rien de leur automne fauve
Tout blancs tout tendus tout lourds
Vers le sols et vers là haut
Ca rendait tes yeux translucides
Et ma voix plus grave comme du bois
Avec de la neige qui grelottait
Sanglotait un peu dans ma cage thoracique
A trop penser de l’automne déjà passée
Enterrée pour cette virginité minimaliste
Ca neigeait comme tu souffle tes bougies
Dans la cage thoracique de ton loup qui sent l’homme
Toi le temps les saisons la louve qui à l’odeur des femmes
Ma louve diaphane
Animal en hiver
En hiver animal
des creusets de coeur
et des sorcières
les femmes des sorcières
Achéron
profond et noir fleuve de la douleur
dont les eaux coulent en partie à la surface
empoisonne les mortels qui voudraient boire son eau
Ana Teresa Barboza
Emerson Cooper
Il y a tes yeux dans le voyage
Et tes sourires portent l’ailleurs
Comme ma mer
Avec tes os que je désire
Et tes eaux de s’y noyer
Tu es une sensation
La sensation de s’y être noyé
Il y a déjà des années
A ne plus savoir si c’est un tombeau
Ou la vie simple et liquide
Qui s’écoule océane
D’aussi loin que ta jeunesse
Je me souvienne
Tu étais là j’en suis certain
A croire qu’il y a toujours eu cette envie
De tomber
De ton ventre
De s’y jeter à l’eau
Mer ? Femme ? Fille ?
Tu es si grande en jours
Depuis que j’existe
Tu es grandie
Je vais m’y perdre
Plus d’eau toujours plus tu bouge
D’autant plus
Plus mes années qui s’écoule
Et il y a là
La promesse de l’écume dans nos cœurs
De l’écume c’est notre amour
De l’amour c’est la tempête
Ton regard atlantique et tes eaux vives
Noieront encore mon existence dort que tu fais flotter
Pour quelques siècles mort ou vif
comme un totem
tu es comme un totem