Comme un regard
Une vigne en soleil
En lumière d'autrefois
De ne pouvoir te toucher
De la lune sur les doigts
Et toi
Tes cheveux couleurs de temps
Temps de voir dans tes yeux
Ébréchaient nos instants
De silence de chair
De trop regarder le ciel
On ne te voit pas
Quand la terre est mouillée
Des pas de brume
Des marionnettes
Tu marche la vie
Dévore toujours tes mots
Jette tes yeux d'eau
De l'eau verte
Quand tu nous les donne
Je respire trop fort
Les yeux la pluie rose
En campagne
Et la campagne trouvait sa faim
Sa fin de journée
A force de chercher
Nous dévorer
Sa fin ta lumière
En lumière d'autrefois
Humide autrefois_
àL
Presque un deuil
Le vent larme ces arbres
Arbres essoufflés
Dans le ciel la terre
Sans couleur
Sans couleur d’araignée
Veuf
Comme un son de brute
Comme un bruit de vide
Les dents qui jappent
Un claquement de nuit
De nulle part
Un bruit
Veuf
Seul dans ma mère
Église
Pleine d'arbres
Profonde
Pleine de fantômes et d'automne
Pleurer
La douleur sans raison
Comme au future
Qui recommence
Veuve
L'automne c'est
L'automne d'écharnée
La charogne la muqueuses
Rongée dépecées
Ne reste que les os les bois
Cassés cendrés
Comme un deuil
Le rouge en noir
La lumière toute automnale
Lèche la ville
Avec le regard malice
Elle dévote de la pluie
Elle dévore les couleurs
Et quelles couleurs ?
Si blasées de l'été contrasté
Pleines pastelles harmonieuses
Une symphonie
Après tout
N'est-ce pas la saison
De l'aurore et du crépuscule
Se partageant l'entière journée
A tour de rôle ?
Jamais totalement le jour
Toujours un peu la nuit
La nuit_
Au profond de la foret il y a mes fantômes,
Je les y ai enfermés comme un enfant enfermerai ses secrèts
Dans un petit coffre de bois
Face à face
Derrière des arbres hantés
Des chateaux évidés
Il était là le geôlier
S'en est allé
Dans un bruissement d'ailes cendrées
C'est dans ce tombeau de béton
Qui sort du brouillard par ses bruits clocher
Dans ses messes silencieuses à angles droits
Que sommeil leur liberté
La liberté
La liberté d'hommes enfermés
Des lames brumes
Une écume d’araignée
Un système nerveux végétales
Des arbres hurlant dans la tempête
Je me traine à tes yeux
Tes yeux couloirs Promenade nocturne
Tu es comme un chat
Deux et deux font ta chute
Malgré les légendes
Que tu me comte en enfant
Et nous sommes rouges tièdes
Honte humide
Notre maison dans le ciel
Tombe
Et la chambre
Est un oiseau cage
Qui meurt
Des murs couleur sang mauve
Des étoiles d'araignées
Au plafond de nos chaleurs
Pleines cendres espoirs
Tu as toujours l'odeur des anges
Et le sommeil de nos draps
Laissent ton odeur sucrée dans ma chair
Les jours qui ont vu tes yeux
Cent fois paraître d'horizon
Le disent pourtant :
« Nous sommes un phœnix »